HISTOIRE

Genèse de Madagascoeur. De notre premier voyage à la constitution de l'association

Vendredi 25 mars 2016

Aéroport international d'Antanarivo-Ivato (TNR). Il est une heure du matin. Nous attendons l’arrivée de nos bagages dans le hall. Il fait très chaud, l'air est humide, l'électricité est coupé. Nous sommes à presque 10’000 km de chez nous. Nous nous sommes posés sur l'Île Rouge. Bienvenue à Madagascar.

Il y a six mois en arrière pourtant, nous avions commencé à nous renseigner sur nos futures vacances de Pâques  destination… Floride! Et c’est pourtant bien ici, à Madagascar que nous venons d’atterrir.

Que s’est-il passé durant ces six mois? Pourquoi ce changement soudain de destination?

Octobre 2015

Les Fêtes de fin d’année sont encore loin, mais notre société nous rappelle déjà que cette année encore, nous consommerons, plus que de raison le moment venu, car c’est ainsi chez nous: nous n’y échapperons pas. Quand verrons nous la famille? Et la belle famille? Quels cadeaux vais-je offrir? Lesquels vais-je recevoir? Et si on offrait la Floride aux enfants (et à nous), avec des parcs d’attraction. Mais en plus, nous pourrions faire ceci ou cela et placer la barre toujours plus haut. STOP STOP

Tout, oui nous réalisons que nous avons tout ce que nous voulons chez nous ici, en Europe, en Suisse. Avons-nous eut de la chance de naître ici? Est-ce un hasard? Est-il écrit quelque part que…? Quoiqu’il en soit, cette succession de petites choses nous ont, à un moment donné fait changer notre destination de vacances. Exit les parcs d’attractions, les longues routes droites et les gros burgers. Exit les plages de Miami et les alligators des Everglade. Nous partirons pour un voyage « humanitaire ». Où? A Madagascar. Pourquoi? C’est loin, ça va nous dépayser. Les gens parlent français et il n’y a pas de décalage horaire. Ça ne peut pas nous faire de mal et nos enfants verront que tout n’est pas rose partout sur Terre.

A ce moment là, ni Vérène, ni Thierry ne savent que de ce voyage va naître et grandir quelque chose de nouveau. A aucun moment ils n’ont imaginé ce qu’ils allaient voir et ressentir là-bas, ni l’impact que ceci aurait sur la suite.

Madagascar prendra bientôt leurs cœurs, Madagascoeur verra bientôt le jour.

Vendredi 25 mars 2016

Seulement quelques heures de sommeil nous séparent de notre arrivée dans la nuit. Nous avons fait la connaissance de Coco, notre guide. Il est venu nous chercher pour nous emmener à Mevarano… Lorsque nous avons organisé notre voyage, nous avons eu plusieurs contacts avec Misa, d’Océane Aventures, à Tananarive. Nous lui avons expliqué nos intentions: 1. visiter l’île, 2. profiter de nos vacances, mais 3. aussi effectuer une immersion dans un village malgache défavorisé ou nous pourrions amener quelques habits, jouets ou toute autre chose utile. C'est parti!

Il nous faut 4 heures en 4 x 4 pour parcourir les 150 km de route qui séparent Tananarive de Soavinandriana et 1 heure de plus pour parcourir les 8 km de piste restant jusqu’à Mevarano. Durant ce premier jour, avant même d’arriver au village, nous prenons déjà conscience de la pauvreté des gens, de l'inexistence d'infrastructures, du manque de tout, mais surtout du fossé qui sépare notre mode de vie du leur.

Notre intention était de montrer quelque chose de "différent" à nos ados de 13 et 15 ans. C’est sans doute très difficile pour eux de comprendre ce qu’ils découvrent. Pour nous, adultes, la gorge est serrée. Sommes nous dans la réalité? Avons-nous remonté le temps? De combien d'années?

Du vendredi 25 au samedi 2 avril 2016

Deux semaines durant, nous rencontrerons d'innombrables personnes, visiteront des dizaines d’endroits de Tananarive à Tuléar, sur la côte Sud-Ouest.

Ces rencontres ont toutes un point commun: Toutes ces personnes nous offrent leur sourires et leur gentillesse, sans rien demander en échange.

Et pourtant, partout le même constat: une précarité dont nous ignorions l'existence. Nous apprendrons que Madagascar est l’un des pays les plus pauvres au monde. Plus de 80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté avec un revenu de moins de CHF 2.- par jour par habitant. L'accès aux soins est inexistant pour la grande majorité. Il n’y a pas de vieux à Madagascar... et mieux vaut ne pas se blesser ou tomber malade.

Ce voyage et ses habitants nous a fortement touché. Au point que nous ne pouvions plus, une fois rentrés chez nous en Suisse, faire comme si de rien n’était. Alors nous avons parlé et partagé notre voyage avec nos proches...

Vendredi 8 juillet 2016

Madagascoeur est née! Fondée par Vérène, Peggy et Thierry. Son but est de réaliser des projets permettant de venir en aide et en soutien à la population malgache.

Depuis cette date, les trois fondateurs mettent de l’énergie en Suisse afin de récolter des fonds. De la recherche de sponsors à la participation à des marchés ou à la vente de produits en ligne, tout est fait pour financer et réaliser des actions.

De son côté, sur place, Coco, Miraiaina, et tous ceux qui sont devenus des amis depuis, nous conseillent et vérifient nos actions sur place. Ils sont toujours là pour nous montrer, à chaque voyage, une nouvelle facette de ce magnifique pays.